"L’argent et les contrats, ce n’est pas ma plus grande priorité dans la vie" : Julien Duranville raconte son Dortmund avant d’affronter l’Atlético
Du voyage à Madrid, Julien Duranville pourrait être utilisé comme joker vu le forfait de Donyell Malen.
- Publié le 10-04-2024 à 09h24
- Mis à jour le 10-04-2024 à 09h25
Fini le cercle vicieux des blessures musculaires. Julien Duranville (17 ans) retrouve enfin peu à peu son sourire et ses sensations. On l’a vu pas plus tard que ce dimanche avec les U19 du Borussia où ses 60 minutes de jeu lui ont permis de donner deux assists. On l’a aussi vu durant son passage en Belgique avec les Diablotins, lors duquel nous avons pu revenir avec lui sur son aventure allemande (NdlR : la première partie de l’interview a été publiée le 20/03).
Julien, comment vous décririez votre première année à Dortmund en un ou deux mots ?
”Je dirais : croissance et apprentissage. C’est ici que j’ai pu grandir le plus, tant physiquement que dans ma carrière ou ma vie spirituelle. J’ai pu vraiment apprendre énormément. Dans la vie privée hors du terrain où j’ai dû apprendre par moi-même plein de choses. Et aussi dans le football où j’ai appris davantage comment fonctionne mon corps.”
Qu’avez-vous amélioré dans votre jeu ?
”Je pense qu’il y a moins de déchets dans ce que je fais. Chaque ballon doit être précis et donné dans le bon timing. On me conseille de surtout dribbler dans les trente derniers mètres. Tactiquement, j’ai aussi appris la discipline.”
Je me suis déjà fait punir pour un retard.
Par rapport à Anderlecht, comment est l’ambiance dans le vestiaire ?
”Ici, il faut être très ponctuel. Mais ça reste un vestiaire de foot où les gens font des blagues, sont joyeux. Il n’y a pas énormément de différence, hormis peut-être cette rigueur et la ponctualité. Si t’arrives en retard, c’est vraiment très mal vu et tu reçois une amende.”
Vous avez déjà été sanctionné pour un retard ?
”Je ne vais pas vous mentir : oui (rires). Je me suis déjà fait punir, mais c’est arrivé à beaucoup de joueurs.”
Quel est votre lien avec les cadres comme Mats Hümmels ou Marco Reus ?
”Ce sont de vrais exemples. Que ce soit à l’entraînement ou en dehors, ils restent très carrés. Et ils nous accompagnent aussi, nous les plus jeunes. Ce sont un peu les 'tontons' de l’équipe.”
S’imposer dans un tel vestiaire n’est pas simple.
”Oui, mais quand tu es là tous les jours, ça devient vite une famille. Je suis beaucoup plus à l’aise. Tout le monde est très respectueux avec moi. Les plus vieux de l’équipe et les francophones m’ont aidé aussi.”
De qui êtes-vous le plus proche ?
”Actuellement, de Felix Nmecha. D’abord parce que nous avons le même lien avec la religion et aussi parce qu’il m’a beaucoup appris. C’est aussi grâce à lui que j’ai changé mon approche mentale. Avant, ma joie venait purement du football. Si j’avais un mauvais entraînement, je pouvais être énervé sur tout le monde en rentrant à la maison. Aujourd’hui, il y a une joie qui reste notamment grâce à la religion et Jésus Christ, même quand je joue mal.”
En Ligue des champions, vous venez d’éliminer Johan Bakayoko et le PSV en huitième de finale, même si vous n’avez pas joué.
“On a pu discuter un peu avec Johan. Il m’a demandé comment j’allais, comment ça se passait pour moi. Il est un peu comme un grand frère. Et sur le terrain, on connaît ses qualités. Depuis le banc, je disais à mes coéquipiers : 'Regarde ce qu’il va faire là maintenant.' C’était un plaisir de pouvoir le voir jouer et même de lui parler un peu parce que ça faisait longtemps. ”
Le prochain sur la liste, c’est donc Arthur Vermeeren et l’Atlético Madrid. Comment cela va se passer ?
”Je pense qu’on va gagner. Ce sera très compliqué, mais notre groupe est vraiment spécial.”
Vous vivez un peu la même chose que Vermeeren avec un temps de jeu très limité. Comment on vit cela ?
”Il faut rester patient. Moi, je reviens de blessure donc il faut faire attention. Mais dans tous les cas, il faut se faire confiance et la suite viendra parce que nous sommes encore jeunes.”
Notre groupe est vraiment spécial.
Le 5 mai, vous fêterez vos 18 ans. Ce sera un grand moment ?
”Je serai majeur, oui. Mais je ne serai un adulte que sur la base de l’âge. Il y a d’autres moments dans une vie qui te font sentir devenir vraiment un adulte : quand tu vas vivre seul, quand tu te maries ou quand tu as des enfants par exemple. Mais il y a un petit truc qui m’embête un peu : je vais devoir aller voter par exemple (rires) et donc me renseigner sur la politique, même si ce n’est pas un sujet qui me dérange.”
On parle aussi d’un nouveau contrat pour vos 18 ans.
”Je ne sais pas. Pour être honnête, c’est le genre de choses qui ne m’intéresse pas vraiment. Je suis ici pour jouer au football avant tout. Tout ce qui est argent, ce n’est pas ma plus grande priorité dans la vie.”